Facebook est en perpétuel mouvement. La diversification semble être le nouvel axe de sa stratégie.
Face à la concurrence, le réseau social veut plus que jamais s’imposer sur tous les fronts. Vidéos, messagerie, e-commerce, un vrai écosystème est entrain de se mettre en place à l’instar de ce que a réussi à faire Google. Le géant est pourtant de plus en plus stigmatisé et souffre d’actions en justice qui risquent de faire date dans l’histoire du numérique.
Une stratégie de diversification
Lors de la dernière F8 Developer Conference (25-28 mars 2015), la réunion annuelle tenue par Facebook pour les développeurs travaillant pour eux, Marc Zuckerberg a mis l’accent sur sa volonté de diversifier les fonctionnalités du site.
Développement des services de Vidéo.
Un code « embed » va être mis en place à l’instar de Youtube. Ceci permettra aux vidéos postées sur Facebook d’être intégrées à n’importe quel autre site web et de rivaliser ainsi avec ses concurrents en proposant une plateforme d’hébergement vidéo.
Par ailleurs, la nouvelle application Riff va permettre aux utilisateurs de capturer des vidéos, de les enrichir, et de les publier sur Facebook ou autre.
Alors que Twitter a racheté Periscope, start-up spécialisée dans le live streaming vidéo, Facebook annonce la prise en charge des vidéos en 360°, ce qui va de pair avec son rachat récent d’Oculus, entreprise conceptrice du casque de réalité virtuelle.
Améliorations de l’application de messagerie de Facebook
Face à la concurrence de Snapchat ou Line, elle faisait en effet pâle figure. Un système de paiement entre amis va être mis en place via la messagerie, une interface web dédiée (messenger.com) va vous permettre de la consulter sans être gêné par le fil d’actualité ou vos notifications, des applications de personnalisation vont être développées.
Ces nouveautés s’accompagnent de la mise en place de nouvelles possibilités à même de séduire la cible professionnelle via l’e-commerce.
SAV, suivi de commandes pourront se faire sur Messenger ! L’application veut devenir un vrai outil de relation entre les e-commerçants et les utilisateurs, une plateforme qui proposera une centralisation de toutes les informations et échanges relatifs aux achats faits par l’internaute (sous condition que le site marchand soit partenaire).
Renforcement de sa position dans l’e-commerce
La volonté de Facebook de renforcer son poids dans l’e-commerce s’est confirmée avec le rachat de TheFind, moteur de recherche proposant d’aider les consommateurs à trouver les bons produits au meilleur prix.
La tendance d’acheter des produits directement sur un réseau social (Social Shopping) se fait de plus en plus forte. En ce sens, le rachat de Thefind et l’intégration de son système de recherche sur le réseau social va lui permettre de proposer aux annonceurs une audience plus ciblée, des annonces plus pertinentes sur le fil d’actualité des utilisateurs et par là même des actes d’achats plus nombreux.
L’apparition du bouton « buy » testé par Facebook depuis juillet 2014 illustre également cette volonté de développement.
Le côté sombre de Facebook
Cette image de constant développement et de réussite est cependant ternie par de nombreuses affaires d’atteinte à la vie privée notamment.
Une étude d’une université bruxelloise affirmerait que Facebook traquerait même les informations des internautes non-inscrits et violerait en çà la législation européenne sur la vie privée. Si un internaute visite un site contenant des plug-in sociaux (boutons de like ou de partage par exemple) des cookies seront installés sur son ordinateur. Ils pourront le suivre et traquer ses habitudes pendant deux ans s’ils ne sont pas désinstallés.
Ceci fait écho à ce qui a pu se dire au procès de la CNIL Irlandaise au sujet du « Safe Harbor ». Cet accord a été fait entre les Etats-Unis et l’Union Européenne. Il permet l’exportation des données personnelles des utilisateurs européens moyennant quelques règles les protégeant. Il est clair que depuis les révélations de l’affaire Snowden, les géants du web, Google, Apple, Facebook… doivent partager des données de ce type avec les agences gouvernementales américaines telles que la NSA. Facebook est donc l’un des acteur d’un vaste processus de récupération de données privées.
Par ailleurs, une brèche juridique s’est ouverte récemment via l’affaire de la censure par Facebook du post en 2011 de l’image de l’Origine du monde de G.Courbet par un instituteur français. Ce dernier s’est vu fermé son compte et n’obtenant pas de réponse du censeur a commencé une longue bataille judiciaire contre le réseau social. Ce dernier arrivait jusqu’à présent à être inatteignable en dehors du territoire des Etats-Unis car les conditions générales d’utilisation du site stipulent que toute action en justice contre lui doit se faire devant un tribunal américain.
Le Tribunal de Grande Instance de Paris a jugé abusive cette clause le 5 mars 2015 et s’estime compétent pour juger le réseau social sur son territoire.
Cette décision risque de faire jurisprudence. Pour le moment Facebook ne commente pas cette décision.
Facebook essaye d’être toujours plus séduisant et d’enrichir son offre pour ne pas se laisser concurrencer. Malgré tout sa réputation est de plus en plus mauvaise et beaucoup commencent à s’en détourner. L’obligation de s’inscrire sous son vrai nom rend son image publique. Les jeunes qui étaient le coeur de cible y trouvent beaucoup moins d’intérêt depuis que leurs parents y sont également inscrits…Twitter, Snapshat, Pinterest prendraient de plus en plus le relais. Le nombre d’inscrits ne diminuent cependant pas. Si la cible vieillit, c’est plutôt une bonne nouvelle pour Facebook qui y voit une population avec un meilleur pouvoir d’achat dans son entreprise de développement de l’e-commerce sur son réseau.
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