Le phénomène de la longue traîne qui dans le domaine de la vente rend globalement plus rentables les articles rares que les best-sellers (voir la contribution du 5 août La longue traîne : bienvenue dans l’économie de la diversité, ou la revanche de l’original sur le consensuel), joue également pour le positionnement des sites dans les résultats des recherches des internautes.
Comme on la vu précédemment, dans l’économie numérique, il vaut mieux proposer beaucoup d’articles rares que peu d’articles à succès : l’infinie diversité de la demande dépasse de loin les effets de mode. Le même phénomène existe dans le domaine du référencement naturel.
Quel que soit le contenu de votre site, et à plus forte raison si sa vocation est de vendre des produits ou des services, la condition de son succès dépend essentiellement de sa capacité à apparaître dans les premiers résultats des recherches lorsqu’un client potentiel rédige l’objet de sa quête dans un moteur de recherche. Il existe donc une discipline, et un ensemble de techniques que l’on désigne en français sous le nom d’«optimisation pour les moteurs de recherche» (en anglais, Search engine optimization : SEO). Leur but est de comprendre comment et pourquoi un site peut améliorer son positionnement dans les résultats des recherches. Google lui-même a développé des outils permettant aux créateurs de site d’améliorer leur positionnement. Voici comment la longue traîne agit sur la SEO.
On pourrait assimiler les demandes les plus larges dans un domaine particulier, par exemple la vente de voiture comme nos best-sellers : des requêtes Google du type « voiture » ou « vente de voiture » vont générer des résultats en nombre si grands qu’un modeste vendeur n’aura aucune chance d’être vu parmi des centaines de pages. En revanche, les requêtes rares et particulières du type « voitures d’occasion polonaises des années 50 » généreront un nombre limité de résultats où les heureux sites concernés auront toutes les chances d’être trouvés.
L’intérêt pour un site est donc d’enrichir son offre, ou plutôt son contenu, ce qui multipliera ses chances de sortir du lot : la somme des visites consécutives à des demandes rares et particulières est supérieure à celles qui sont dues à des demandes simples et courantes. C’est là que l’on retrouve les vertus de la longue traîne, qui comme dans le domaine de l’offre de produits, favorise la richesse et l’originalité des contenus. Ce dernier mot est important, car un moteur de recherche s’intéresse d’abord au fond plutôt qu’à la forme : un très beau site au contenu peu original aura toujours moins de succès qu’un site plus triste, mais riche, varié et régulièrement mis à jour, puisque le premier sera tout simplement invisible.
On le voit, la SEO, est bien l’art de séduire les moteurs de recherche. Et ces derniers sont des divas dont il faut connaître les goûts, les exigences, parfois les caprices : leurs algorithmes aussi obscurs que changeants nécessitent une constante surveillance et des études régulières. Ce sont quoi qu’il en soit des gourmets qui se lassent vite, détestent le conformisme et ne se laissent pas facilement berner par des artifices. Donnez-leur des perles rares, des saveurs uniques et des valeurs authentiques, ils vous feront une belle place dans leur vitrine.
Voir aussi notre article précédent : La longue traîne : bienvenue dans l’économie de la diversité, ou la revanche de l’original sur le consensuel