Dans le monde réel, le verbe chercher désigne une action qui consiste à scruter son environnement, déplacer des objets, vider des poches, et parfois mettre toute une pièce sens dessus dessous. On cherche parfois avec des jumelles, des microscopes, voire des pelles et des pioches. En quittant un peu le monde réel pour se plonger dans les écritures, le chercheur armé de son alphabet a longtemps épluché index et tables des matières pour trouver son chemin dans des forêts de volumes, il procédait de même en tournant les pages des annuaires pour trouver un numéro de téléphone ou une adresse. Mais depuis que l’on a affaire aux écrans, le mot chercher décrit toujours le même geste : repérer une petite fenêtre horizontale souvent accompagnée d’une loupe stylisée, y écrire l’objet de sa quête à l’aide du clavier et appuyer sur la touche « entrée ». Le résultat arrive alors sous forme de liste de longueur variable au sein de laquelle il n’y a plus qu’à choisir. En réalité, ce n’est plus vous, ni même un être humain qui effectue la recherche, mais un robot qui fouille des milliers de pages pour y trouver les mots que vous lui soumettez. Chercher, c’est donc soumettre à une machine des indices et lui demander la liste des endroits où ils se trouvent. Ce robot chercheur, c’est bien sûr le moteur de recherche, et le plus souvent LE moteur de recherche devenu presque incontournable : Google.
Son succès est tel que l’on parle parfois d’hégémonie : pour beaucoup, internet et Google sont même synonymes. Pourtant, de nombreux autres moteurs sont disponibles sur la toile. Certains sont spécialisés, d’autres, plus centrés sur des données nationales, comme le Français Qwant, d’autres encore assurent la confidentialité des recherches, comme DuckDuckGo. Enfin, il y a les métamoteurs qui font tourner pour vous plusieurs moteurs. Tous ces robots ne sont au fond que des chercheurs de mots qui sélectionnent les pages selon des critères parfois obscurs ou mercantiles. Il existe pourtant un moyen d’humaniser un peu la recherche sur le web, d’y introduire des notions de pertinence évaluée de manière non automatique : les bons vieux annuaires.
Bien sûr, il ne s’agit plus de lourds volumes de papier, mais plutôt de listes de sites, classés et hiérarchisés selon leur contenu. Les premiers grands portails du Web étaient ainsi des annuaires, tel Yahoo ; Google lui-même a longtemps offert un service d’annuaire. La recherche dans un annuaire, ou répertoire, est réalisée par un humain au sein de listes de sites établies par des humains. On y trouve parfois des évaluations et des critiques, et au lieu d’attendre patiemment qu’un robot veuille bien découvrir votre site, il suffit de proposer son indexation aux responsables de l’annuaire. L’avantage peut même être double : un site référencé dans un annuaire aura d’autant plus de chances de l’être ensuite par les robots de Google. La partie française de l’Open Directory Project, accessible à cette adresse http://www.dmoz.org/World/Français/ est l’un de ces annuaires précieux qui gagnent à être mieux connus. Il existe bien sûr des annuaires d’annuaires, comme celui de http://www.references-web.com. Enfin, pour ne pas vous dépayser et vous aider à trouver votre bonheur au sein des annuaires, vous y trouverez toujours une petite fenêtre horizontale avec sa petite loupe : un moteur de recherche sagement contraint à ne chercher que dans ce répertoire.
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